Le visage de Samuel est dans nos cœurs et nos esprits. Nous avons la nausée en pensant à son orphelin dont le père est mort en martyre de la pensée et de la liberté. A l’effroi et la colère entrecoupés de larmes a succédé la honte. Qu’elle fasse grandir notre lucidité. Il n’est plus question seulement de république ou de politique. Il est question de la vie et de la mort. d’Eros et de Thanatos. Pas de régime, de société, d’époque, de choc des cultures. Des fondamentaux de l’humanité : la santé mentale qui lorsqu’elle fait défaut met en danger la vie. Penser c’est ne pas vivre d émotions et de pulsions ingérables. Penser c’est être un humain debout, vivant. De guerre de religion il n’est pas question. Mal nommer les choses c’est ajouter du malheur au monde disait Camus. Et ce serait insulter les musulmans silencieux que cette mort éprouve et assombrit. Les musulmans dont 80 versets du Coran qui en comprend 6000 sont détournés au service de la pulsion de mort et de la barbarie. Nous n’avons pas le droit de pleurer sans choisir. Sans choisir, parce qu il n’est jamais trop tard mais qu il est déjà très tard et pour beaucoup, trop tard pourtant. Sans choisir la vie contre la mort.
La pensée contre la folie.
La dignité contre le renoncement.
La santé contre la psychose.
Le sens contre l absurde. Samuel est mort d avoir été un homme debout. Qui ne concevait de vivre sans échanger aimer penser rire et partager. Il était ouverture, on l’a décapité. Il pensait, alors c est en éclats que sa tête a volé. Mort d une évidence : vivre c’est aimer vivre c’est penser vivre c’est se regarder et s’accepter avec humilité face à face et lire dans le visage de l’autre toute sa dignité. Son identité disait Levinas. Son visage est donc imprimé en nous tous. Mort plutôt que muet, tu as mené ton combat. Une évidence oui, puisque sans tout cela il n’est même pas question de survie.
Au nom de son fils nous tous qui sommes parents nous devons de vacciner nos enfants de toute forme d’ endoctrinement par la pensée et le sens critique. Aidons nous parents les enseignants à faire leur travail en préparant nos enfants au discernement. Le discernement entre ce qui a un prix et ce qui a de la valeur, autrement dit tout ce qui n’a pas de prix. Le discernement qui fait qu’on ne donne pas un nom, un renseignement à un inconnu sur autrui pour de l’argent. Il en va de leur survie. De notre survie. Nos ados nous attendent au tournant. Leur confiance en nous vacille. Qui sommes nous pour avoir laissé le déni et la facilité prendre le pas sur la protection de la vie contre la pulsion de mort?
Parlons. Pensons. Agissons. Choisissons quelle vie en vaut la peine ou non. De nos silences de nos lâchetés et de nos peurs insurmontées, mais pas insurmontables, a jailli l innommable. Il y aura d’autres Samuel. Nous n’avons pas le droit.
Marie-Estelle Dupont